Au deuxième jour du procès, magistrats et jurés sont entrés dans le vif du sujet : description du braquage au moyen de photographies des lieux, présentation des armes et du scénario reconstitué à l’audience par le capitaine Verquin. Une reconstitution un peu tardive qui fait s’interroger l’avocat du troisième homme, Me Dubois, sur le déroulement de l’enquête : « Pourquoi n’y a-t-il pas eu de reconstitution lors de l’instruction ? », demande-t-il à l’audience. Silence. L’audition du capitaine Verquin est venue confirmer la thèse des avocates des deux braqueurs. Les deux individus qui se sont introduits dans la Poste d’Escaudœuvres, ce 11 février 2009, étaient peu organisés. « Ils se sont montrés coopératifs et n’ont jamais nié les faits qui leur sont reprochés », a affirmé le capitaine Verquin à la barre. Et Me Benmouffok de lui demander : « A quelle heure devait arriver la responsable des coffres à la Poste ? » « 8h30 », répond le capitaine. « Et il était quelle heure lorsque les deux braqueurs ont pénétré dans la Poste ? » « 6h10 », affirme Lionel Verquin. Une preuve, pour l’avocate, qui montre l’inexpérience des deux braqueurs.
Un cerveau serait donc derrière ce braquage du 11 février 2009. D’après les dires d’un témoin sous X, le commanditaire des opérations serait un dénommé « Kalach », connu des services de police et mis en cause dans cette affaire pour tentative de vol avec arme et tentative de meurtre d’une personne dépositaire de l’autorité publique, en l’occurrence un officier de police judiciaire. Mais l’intéressé continue de clamer son innocence : « On dit que des armes ont été retrouvées chez ma mère, mais il s’agit d’une arme de défense et d’une arme factice. » Et le capitaine de préciser : « Une arme même factice est une arme et un Flash-Ball est une arme de 4e catégorie ». L’audition du capitaine a permis d’émettre l’hypothèse d’un quatrième homme qui aurait fui à travers champs. Au terme de la deuxième journée d’audience, les cartes se sont brouillées. Jeudi, c’est au tour des postiers et des officiers de police de témoigner à la barre pour apporter leur version des faits. KATHLEEN JUNION