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Avis du Contrôleur Général des lieux de privation de liberté, le 12 novembre 2012

Le 07 janvier 2013
Le Contrôleur général des lieux de privation de liberté a publié pour la seconde fois depuis le début de son mandat des recommandations prises en application de la procédure d'urgence, cette fois pour le centre pénitentiaire des Baumettes, à Marseille.
Il a choisi la procédure d'urgence en raison des graves violations des droits fondamentaux que les vingt contrôleurs qui se sont succédés aux Baumettes pendant dix jours ont pu constater de visu. Ce choix a sans doute également été dicté par l'inertie des pouvoirs publics alors que la dégradation des locaux du centre pénitentiaire de Marseille est régulièrement dénoncée.
Il ressort de ces recommandations que les conditions de vie aux Baumettes, que ce soit pour les personne détenues ou les personnes travaillant dans l'établissement sont "sûrement dégradantes" et "sans doute inhumaines".
Tout d'abord, les contrôleurs pointent la vétusté et la crasse des bâtiments où les rats sont légions et se promènent dans les couloirs, même en plein jour, où une douche sur deux ne fonctionne pas (faut-il y voir là la raison de la baisse de plus de 50% du budget alloué aux détenus pour l"hygiène et la propreté en 2012 ?), où il n'y a pas de lumière la nuit dans certaines cellules et coursives... La sous-commission départementale pour la sécurité incendie a même demandé la fermeture des locaux depuis 2011. Ensuite, outre le manque d'activités lié à la fois au manque de personnel (pour assurer les activités, ou le tranfert des personnes des cellules aux activités) et à la surpopulation (taux d'occupation de la prison de 145,8%), la violence est particulièrement développée aux Baumettes, notamment durant les six heures de promenade quotidiennes. Selon le Contrôleur, il règne dans ce centre pénitentiaire un climat de rapports de force et de caïdat, plus marqué que dans d'autres établissements, qui structure la vie en détention. Les trafics en tout genre se développent (1.200 téléphones portables saisis en 2011, disparitions de produits cantinés au cours de la distribution...), les faits de ciolences recensés par les médecins sont nombreux (et pas tous signalés au Parquet). Enfin, bien que les efforts de la direction et des surveillants soient salués par le Contrôleur, il note également la nécessité de redéfinir clairement les limites des relations de familiarité entre surveillants et détenus (tout en relevant qu'une certaine proximité est "souhaitable pour diminuer les tensions" dans de telles conditions de détention).
Lors de la conférence de presse, le Contrôleur général ne s'est pas montré particulièrement convaincu par les propositions de la Garde des Sceaux en réponse aux recommandations. Il a d'ores et déjà annoncé qu'il entendait prendre de nouvelles recommandations, au besoin, si des actions concrètes ne sont pas entreprises rapidement pour améliorer la situation aux Baumettes.

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