Mise en examen pour tentative d'homicide volontaire - Article Nord Littoral le 7 mai 2013

Vendredi à Douai, l'avocate de David Mattéo demandera sa remise en liberté. L'Airois est incarcéré depuis mardi dernier, soupçonné de tentative d'homicide volontaire dans la collision mortelle d'Eperlecques, le 28 avril dernier.


« L'instruction sera longue, elle est en cours. La juge d'instruction fait son travail et des expertises ont lieu pour tenter de démêler cette affaire ». Le parquet de Boulogne-sur-Mer et la juge d'instruction chargée de l'affaire d'Eperlecques travaillent depuis le 30 avril pour tenter de répondre à la question qu'avait soulevée la semaine dernière le procureur Jean-Philippe Joubert : « qui poursuivait qui ? ». Depuis la semaine dernière, la juge d'instruction Caroline Fichel tente de remonter le temps, pour expliquer le drame d'Eperlecques, dimanche 28 avril au soir. Drame qui, rappelons-le, a coûté la vie à Romain Vandaele, 21 ans, et grièvement blessé son frère Damien, 24 ans. Comme ces deux victimes, par ailleurs ses amis et en dehors de tout conflit avec les personnes placées en détention, Jérémy Bée a été fauché sur le bord de la route. Après le choc, deux voitures avaient pris la fuite. Au volant de la première, une Mini Cooper, David Mattéo, commerçant à Aire-sur-la-Lys.

Hüseyin Topkaya conduisait le deuxième véhicule, une Peugeot 407, sur laquelle des traces de coups de bâton ont été relevées. Dans le cadre de l'instruction, des expertises des deux voitures ont été demandées. Des auditions et des confrontations entre les protagonistes de l'affaire devraient avoir lieu prochainement. Quant à l'autopsie du corps de Romain Vandaele, elle a confirmé la mort suite à un choc violent.

Le 30 avril en fin d'après-midi, le parquet boulonnais avait requis la mise en examen pour tentative d'homicide volontaire et homicide volontaire, à l'encontre de David Mattéo et Hüseyin Topkaya.


Appel du mandat de dépôt

Comme Frank Berton, l'avocat du deuxième individu cité, la défense de David Mattéo a décidé de faire appel de l'incarcération provisoire de son client. «  Nous avons fait appel dès le 30 avril à 20h30 », explique Cherifa Benmouffok, l'une des avocates de l'Airois.

Inscrite au barreau de Lille, la magistrate (qui travaille avec Fleur Bridoux dans ce dossier) sera à Douai vendredi pour demander la remise en liberté de son client. Et espère une décision immédiate de la Cour d'appel en sa faveur. « Rien n'est défini dans cette affaire. Il conduisait la première voiture, qui n'est pas impliquée dans le choc. Monsieur Mattéo n'a pas foncé sur les jeunes, même involontairement. C'est ce que je compte plaider.

En ajoutant qu'il a des garanties : notamment qu'il est père de famille et gérant de commerce ».

Même si elle n'a pas encore rencontré son client, incarcéré depuis mardi dernier en maison d'arrêt de Longuenesse, Chérifa Benmouffok sait qu'il est «  abattu. Etre en prison pour des faits que l'on nie fermement, c'est difficile ».

Certes, mais une chose semble certaine, David Mattéo et Jérémy Bée entretenaient une relation difficile depuis six ans. Une vente de voiture qui n'a pas été finalisée, et dont le spectre a ressurgi ce fameux dimanche 28 avril, rue d'Arras à Saint-Omer. « C'est un conflit basique qui ne s'est pas réglé devant le tribunal », commente l'avocate du barreau de Lille.


Un avocat marseillais
au chevet des victimes

Et qui, au final, a décimé une famille d'Eperlecques. « Je ne connaissais pas la personnalité des victimes. Dans ce genre d'affaire, il faut rester professionnel, explique Chérifa Benmouffok. Il ne faut pas fonctionner dans l'émotionnel, quelle que soit la douleur de la famille, que l'on peut comprendre. Je ne connaissais pas la personnalité des victimes ».

La famille de celles-ci sera défendue par un avocat du barreau de Marseille, Jean-Bruno Hua. Ce dernier devrait rencontrer cette semaine la juge d'instruction afin de se porter partie civile. La famille pourrait ainsi avoir accès au dossier. L'enterrement de Romain aura lieu vendredi en début d'après-midi. Quant à Damien, il est toujours dans un état critique mais stable, au centre hospitalier de Lille.

F.D.