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Trafic de stupéfiants - Article Voix du Nord du 12 septembre 2012

Le 18 septembre 2012

Wattignies : la berline était repartie avec 18 kilos d'héroïne dans le coffre

Publié le 12/09/2012

Cette affaire ne date pas de la dernière pluie, mais elle est passionnante.

Le 24 juin 2007, une Mercedes immatriculée en Allemagne est interceptée à la frontière franco-espagnole. Les douaniers saisissent 17,9 kg d'héroïne dissimulés entre la banquette arrière et le coffre. Le conducteur du véhicule assure tomber des nues. Il explique avoir été chargé de véhiculer la berline jusqu'au Maroc. On lui a confié la voiture à Attiches, près de Seclin.

Tandis que l'intéressé sera - étrangement - lavé de tout soupçon, l'enquête va se déplacer dans le Mélantois... et prendre son temps.

Comptes suspects

Plus de cinq ans se sont écoulés quand s'avance, hier, à la barre du tribunal, Abdellah N., 58 ans et aucune condamnation à son actif. L'homme est tombé dans les mailles du filet car la Mercedes était à son nom. Mais il jure également ne pas être au courant pour la drogue. « On m'avait demandé d'organiser le convoyage de la voiture. Ce n'était pas la première fois, je n'avais aucune raison de me méfier. On m'avait dit qu'elle était destinée à un proche d'un ministre. » Abdellah N. explique avoir récupéré le véhicule sur le parking du magasin Cora, à Wattignies. « Je ne pouvais imaginer qu'il y avait 18 kilos d'héroïne dans le coffre. » Mais la justice va découvrir des anomalies sur son compte en banque et sur celui de son épouse. « On relève des versements en espèces de 20 000, 15 000 ou 10 000 E », note le président Bernard Lemaire. Le prévenu rétorque que sa femme a bénéficié d'un gros héritage au Maroc. Elle y aurait des biens et des terres. Abdellah N. indique que c'est grâce à cet argent qu'il a d'ailleurs pu acquérir sa demeure principale pour 210 000 E.

Autre détail qui fâche, il a téléphoné à plusieurs reprises au chauffeur de la Mercedes lorsqu'il roulait vers l'Espagne. Coupable ? Innocent ? Le représentant des douanes a fait sa religion. Il réclame 447 500 E d'amende, soit la contre-valeur des 18 kg de poudre sur le marché illicite. La procureure Marie Papart enfonce le clou et requiert trois ans dont deux avec sursis. Pour Me Chérifa Benmouffok, les choses sont claires : « Mon client doit être relaxé. » Le jugement sera rendu début octobre.

FRÉDÉRICK LECLUYSE

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